En milieu rural où une désinfection des eaux se révèle trop dispendieuse pour la collectivité, le traitement est opéré par un assainissement non collectif. Installé par les habitants eux-mêmes, il est un système de purification assurant le rassemblement, le traitement préalable, l’épuration et le rejet des eaux domestiques des habitations non reliées à un réseau public d’assainissement. Logiquement, l’efficacité de son action résulte d’une bonne organisation et d’un entretien adéquat.
La collecte des eaux usées
La phase élémentaire de l’assainissement est la réunion en amont de toutes les eaux d’une habitation avant leur acheminement vers une installation de fosse septique. Les eaux concernées sont les eaux-vannes issues des toilettes et les eaux grises provenant de la cuisine, de la salle de bain, d’une machine à laver, de l’évier ou encore du lavabo.
Sont exclues les eaux pluviales, les ordures ménagères avec ou sans broyage, les peintures et les huiles usagées. A cette liste s’ajoutent les hydrocarbures, les liquides corrosifs, les acides, les médicaments, les produits inflammables ou capables de provoquer des explosions.
Cette interdiction est posée dans le but de préserver les installations effectuées de tout dommage et de garantir leur durabilité.
Le traitement préliminaire
À ce palier, les eaux usées subissent un curage dans une fosse septique spécialisée. Celle-ci a pour fonction de liquéfier les matières sous l’effet des bactéries présentes dans les effluents. La fosse est constituée d’un pré filtre, un sac de pouzzolane ou des matériaux plastiques. Elle est par ailleurs surplombée d’une ventilation.
Le traitement s’effectue sur plusieurs jours ; ce qui nécessite une cuve avec une capacité importante. Il est conseillé de prévoir des fosses toutes eaux avec un volume d’au moins 3 mètres cube si le logement comprend au maximum 5 pièces centrales. Entre autres, l’entretien de la canalisation où s’entasse la boue issue de la cure doit se faire chaque 4 ans.
En pleine ébullition, la fermentation des eaux produit du gaz. Il revient à la ventilation disposée en hauteur du bâtiment d’évacuer ces vapeurs vers l’extérieur. Notez que la fosse septique ne réalise que le prétraitement qui équivaut à la destruction de seulement 30 % de la pollution carbone. Le reste du traitement est véritablement effectué par le sol.
En vue de faciliter un bon filtrage par la fosse, la mise en place d’un bac à graisse est cruciale. Il s’agit d’un système de contrôle préalable des eaux provenant de la cuisine. Il assure la séparation de toutes les graisses telles que l’huile d’avec les eaux légères avant leur convoyage vers la fosse septique.
Dédié uniquement aux eaux issues de la cuisine, il doit être disposé à 2 mètres de la cuisine. Soulignons que le nettoyage deux fois l’année garantit son fonctionnement optimal.
La cure en profondeur
Encore appelée épandage, l’épuration des eaux est l’œuvre du sol seul ou des filtres installés. En effet, lorsque ses propriétés pédologiques sont favorables, les eaux sont uniquement traitées par le sol.
Plus exactement, ce sont des micro-organismes qui absorbent la pollution pour leur métabolisme. Et dans ce cas, des filières de cure sont délimitées suivant la qualité du sol et la capacité de réception de la maison. Elles comportent des drains perforés qui accueillent les eaux et les épurent par les bactéries avant de les disperser dans le sol.
Si le sol est trop perméable, il est conseillé d’opter pour un filtre à sable vertical non drainé. Il consiste en la construction d’un sol synthétique à l’aide du sable dans lequel se développent les micro-organismes nécessaires à l’épuration et à l’éparpillement des fluides.
En présence d’un sol imperméable tel qu’un sol argileux, une filière drainée est préconisée. Le principe demeure le même à savoir celui de la filtration et de l’épuration par une couche de sable.
Lorsque la surface du terrain est restreinte, les filières drainées compactes sont les plus appropriées. Par ailleurs, la vidange de la fosse septique doit se réaliser fréquemment afin d’éviter tout dysfonctionnement ultérieur.